Dans ma quête des plus beaux marchés d’Occitanie et autour, impossible de ne pas retourner à celui de Montauban, l’une des villes phares d’Occitanie, et en tout cas, selon moi, une ville qui incarne un bon compromis entre renouveau et les traditions des anciens. Mes grands parents y avaient un stand. Alors même si à leur époque, il se tenait aux “parapluies”, ancienne halle remplacée par la jolie et moderne place des fontaines – où se tient une partie du marché aujourd’hui, faire le marché de Montauban, c’est comme retourner les voir.
D’ailleurs ce jour là, nous rencontrerons une dame qui les connaissait bien. Une conversation émouvante d’un point de vue personnel, mais qui m’a aussi rappelé que le marché de Montauban a toujours bel et bien gardé cet âme d’avant. Du 82 agricole et local.
Nous sommes samedi de début mai. Il fait beau. Mais il faut reconnaître qu’il est 10h passé, et que c’est un peu tard pour faire le marché de Montauban en mode tranquille. ll est bien connu et a du succès.
Il y a du monde, mais nous nous embarquons dans l’allée principale. Objectif: Trouver du canard, du bon pain, de la salade et ce qui nous tapera dans l’oeil.
A première vue, je suis pas particulièrement charmée. Il me semblait qu’il était plus charmant ce marché.
Il faut dire que la place des fontaines est en travaux. Et que certains commerçants ont été replacé. Mais ce n’est que temporaire.
En regardant autour de moi cependant, je retrouve les codes des jolis marchés du sud: Les stands colorés, les gens de tous types, âges, et styles qui aiment faire le marché, ceux qui flânent, ceux qui semblent plus pressés, les commerçant sympathiques et souriants – L’une des marques de fabrique de notre Sud Ouest – des producteurs locaux essentiellement, quelques touristes, et ceux qui ont su arriver tôt pour déjà être à l’étape café en terrasse.
On arrive au bout de l’allée François Roosevelt pour passée du côté de la place des fontaines, et puis faire demi tour en bas de la rue de la comédie.
Il semblerait qu’en logeant l’autre allée, celle qui regorge de verdure, l’ambiance soit plus paisible.
En remontant, on trouve notre bonheur chez un boulanger de pains aux blés anciens et farines variées faites à Montégut de Quercy. Il parait que le marché y est plus petit et encore plus joli. Je l’ajoute à ma liste pour une prochaine fois.
De l’ail, des fraises, des légumes. Le panier se remplit.
On arrive à la fin du marché, et mon regard est appelé par un petit stand qui vend des oeufs de caille et des patates douces. La naturopathe en moi s’y dirige. Les patates douces ont un IG plus bas que les pommes de terres classiques. Celles ci sont clairement plus généreuses que celles que je trouve à Toulouse. Et les oeufs de caille, c’est riche en vitamine D et protéine. Un véritable petit complément alimentaire naturel à lui tout seul.
Un instant, j’ai l’impression que ce stand me rappelle mon papi. Je ne sais pas trop pourquoi. On ajoute quelques légumes, et la dame qui nous sert calcule le total une partie de tête, une partie sur cette petite ardoise. Trop mignonne.
Je lui demande d’où elle vient. Et de fil en aiguille, il se trouve que nous avon des ancêtres communs du côté de ma grand mère. Et mon grand père venait les voir tous les samedi au marché à une époque. On discute un moment avec Huguette qui est d’une gentillesse infinie. Son regard s’illume quand on parle des souvenirs que nous avon en commun.
On finit par se dire au revoir. En espérant revenir bientôt même si je sais que la réalité sera surement différente.
Encore une fois, faire le marché a été bien plus qu’un moment pour faire le plein de bons légumes. Mais une expérience humaine chaleureuse. Le marché de Montauban n’a peut être pas tout à fait le charme du marché de Saint Antonin, mais il a toujours l’âme du 82 qui résonne et regorge de bons producteurs.
